Les cycles du sommeil

 

    Une nuit comprend 5 ou 6  cycles de sommeil, qui lui-même est constitué de différents cycles qui se succèdent et qui correspondent à des rythmes cérébraux :

Nous pouvons distinguer deux courtes phases :

Les premiers signes distinctifs de « l'éveil calme » (ou « endormissement ») sont les bâillements, le clignement des paupières, et l'inattention à l'environnement ; cela dure environ dix minutes, cette phase étant la première d'un cycle.

Mais également une autre courte  phase : celle du sommeil intermédiaire, la dernière d'un cycle. Le dormeur sera à ce moment très sensible aux stimulations extérieures, mais si aucune perturbation particulière ne le réveille, il enchainera sur un nouveau cycle et ne se souviendra pas au lever de ce « micro réveil ».

Mais nous allons d'avantage nous intéresser au sommeil lent, et par la suite au sommeil paradoxal, phase pendant laquelle nous rêvons.

                                                                                                                                            

                1. Le Sommeil lent

    Il est caractérisé par une immobilité presque totale du corps sauf certains muscles, à l'instar des doigts, ne sont pas relâchés.

Notre visage est inexpressif, nos yeux sont immobiles derrière nos paupières fermées, notre pouls et notre rythme respiratoire sont lents et réguliers, et notre activité mentale faible. Cette phase a pour rôle de détendre notre corps mais aussi d’économiser notre énergie.

Elle est aussi le logement des terreurs nocturnes (ne comportent pas d'histoires mais éventuellement une seule image, souvent celle d'un écrasement ou d'un véhicule qui arrive sur le rêveur. L'anxiété est intense, et les manifestations sont visibles pour l'entourage : le dormeur s'agite, pousse des cris.).

 

Comme le montre le schéma, on distingue 4 phases dans le sommeil lent :

 

I : Dans le « sommeil lent très léger », nous sommes  ̏ comme sur un nuage ̏, nous entendons les bruits et nous comprenons les conversations autour de nous.

II : Pendant le « sommeil lent léger » nous entendons encore les bruits mais nous ne comprenons plus. Il y a alors un ralentissement de nos ondes cérébrales et une augmentation de leur amplitude, jusqu'à une activité électrique lente et ample pour le « sommeil profond ».

Les phases III et IV correspondent au « sommeil à ondes lentes » (ou « sommeil profond »), ce sont dans celles-ci que nous récupérons notre fatigue physique. Nous n’entendons alors plus rien,  nous dormons très profondément, et nous sommes totalement coupés de notre environnement.

Le sommeil lent est donc indispensable pour notre santé, tout comme le sommeil paradoxal. En effet, cette dernière phase nous montre, après des expériences sur des rats, que sa privation complète pendant deux mois ou plus, entraînait la mort.

 

                2. Le Sommeil paradoxal

    Dans les années 1950, les recherches menées par Michel Jouvet à Lyon et par Nathanaël Kleitman et William Dement à Chicago aboutissent à la découverte du sommeil paradoxal, appelé REM en anglais (Rapid Eyes Movements).

Durant cette phase nos muscles sont relâchés, seuls de brefs mouvements corporels sont visibles tels que notre visage expressif et les déplacements de nos yeux sous les paupières. De plus, notre pouls et notre respiration sont aussi rapides qu'en phase éveillée mais plus irréguliers. Nous consommons du glucose et de l'oxygène autant que durant les périodes d'éveil. Enfin, notre activité électrique cérébrale est intense avec des ondes rapides et courtes, proches de celles de la phase éveillée.

« Le sommeil paradoxal » pourrait donc paraître comme agité. Cependant, il correspond à une détente complète, une récupération de la fatigue nerveuse et à une résolution des tensions accumulées la journée : organisation des informations enregistrées pendant la journée, fixation en mémoire de ce qui a été appris pendant la journée et suppression de ce qui n’est pas utile à retenir. Cette fonction est due grâce aux rêves, véritables éveils mentaux internes. Le « sommeil paradoxal » est d'ailleurs aussi le support des cauchemars (rêves dit vrais, comportent une histoire qui se déroule avec une charge d'anxiété de plus en plus grande jusqu'à entraîner le réveil).

 

            L'observation de l'activité cérébrale et du mouvement des yeux pendant certaines phases du sommeil montre donc que le cerveau est loin d'être inactif durant la nuit. Mais que se passe-t-il dans notre cerveau?