Selon la Science
Depuis plusieurs années les scientifiques s’intéressent aux rêves, particulièrement à leur principe de fonctionnement, et surtout à quoi servent-ils. Il est très difficile de résumer toutes les acquisitions de la science dans le domaine des rêves. En effet, beaucoup de domaines de la science s’intéressent aux rêves : la neurophysiologie…
Les neurophysiologistes s’intéressent à la genèse du rêve, c'est-à-dire sa fabrication dans le cerveau, tandis que les psychanalystes eux, étudient le rêve du « dedans » en essayant de comprendre le sens que le rêve peut avoir pour le rêveur.
Entre l'éveil et le sommeil, la découverte d'un troisième état de fonctionnement de notre cerveau appelé "sommeil paradoxal" est à l'origine de toutes les découvertes récentes de la neurophysiologie du rêve.
Le rêve est donc une activité programmée par le cerveau. Mais si elle est programmée dans quel but l’est-elle ? La science a découvert beaucoup de choses sur comment nous rêvons. En revanche, elle répond difficilement à la question de pourquoi nous rêvons. Deux théories se sont construites sur le rôle des rêves : la première, émise par Michel Jouvet, supposerait que les rêves sont un gardien de l’individuation psychologique, c'est-à-dire la reprogrammation de notre cerveau. La seconde, énoncerait que les rêves sont un moyen d’apprentissage.
1. La théorie de la reprogrammation du cerveau
Le sommeil paradoxal serait le gardien de l’individuation psychologique. Autrement dit, il servirait à maintenir et restaurer notre individualité, ce qui fait que nous sommes, qui nous sommes, à l’encontre des influences de notre environnement.
Michel Jouvet justifie son hypothèse par un exemple de deux jumeaux : les jumeaux Jim. Comment expliquer que deux vrais jumeaux, séparé dès leur naissance et placés dans des milieux très différents, développent des similitudes comportementales et psychologiques ? Tous les deux portaient une moustache, ont divorcé d’une première femme Linda, se remarièrent chacun avec une femme nommée Betty, et eurent chacun des enfants auxquels ils donnèrent les mêmes prénoms ; alors que l’influence du milieu dans lequel ils vivaient était très différente.
Or chez l’Homme, nous savons que les cellules nerveuses (les neurones) ne cessent de se diviser depuis la naissance. Cela aurait-il comme conséquence que l’information génétique contenue dans les neurones de ces jumeaux serait une fois pour toute responsable de toutes ces ressemblances psychologiques ? Concrètement, l’hypothèse de Michel Jouvet est donc que périodiquement, les neurones de notre cerveau se reprogramment à plusieurs répétitions, profitant du calme pendant le sommeil pour le faire.
2. La théorie de l’apprentissage
Le sommeil paradoxal aurait également un rôle dans le processus de mémorisation. En effet, un chercheur belge a démontré l’importance du sommeil paradoxal dans l’apprentissage. Il a soumis à des volontaires un test d’apprentissage. Pendant ce test, l’équipe de recherche regardait les zones cérébrales activées. Etrangement, le chercheur a remarqué que ces zones cérébrales étaient activées également pendant le sommeil paradoxal, notamment l’hippocampe, zone impliquée dans l’encodage des souvenirs. Après avoir dormi, les sujets ont été de nouveau été testés. Parmi ces sujets, certains ont été réveillés avant le début de leur sommeil paradoxal. Le chercheur a alors remarqué que le manque de ce stade du sommeil conduisait à un mauvais fonctionnement de la mémoire. Pourtant, les sujets n’étaient pas privés des autres phases du sommeil, tel que le sommeil lent. C’est donc bien la preuve du rôle fondamental joué par cette phase de sommeil, dans le processus de mémorisation.
Ce ne sont bien sûr que des théories sur le rôle du sommeil paradoxal, mais cela nous montre à quel point les rêves sont une énigme de science passionnante.